Depuis sa composition vers 1453 par le mystique marocain Muḥammad b. Sulayman al-Jazūlī (m. 1465), le Dalā’il al-Khayrāt, livre de prières dédié à Muḥammad, devint l’un des ouvrages les plus copiés en Afrique du Nord, après le Coran. D’une manière similaire à ce dernier, il fit l’objet d’une révérence particulière de la part des copistes et des enlumineurs marocains, s’appliquant à élaborer des figures calligraphiques exceptionnelles et à doter les copies de riches enluminures. En effet, la copie du Dalā’il relevait d’un acte de piété et porteur de bénédictions, qu’al-Jazūlī lui-même souligne dans un passage de son bréviaire : « Chaque fois que j’écrivais le nom de Muḥammad […] mon Seigneur m’accordait ce qui n’est vu par aucun œil, ni entendu par aucune oreille, ni présenté au cœur ou à l’esprit d’aucun être humain ».
Écouter l’intervention :
Écouter la discussion :
Date : mercredi 13 juin 2018, 13:00.
Lieu : Centre Jacques-Berque.
Après des études en Histoire de l’art à la Sorbonne, Hiba Abid s’est spécialisée dans l’étude de l’art du livre islamique en Occident musulman à l’époque pré-moderne (16e-19e s.). Sa thèse de doctorat obtenue en mai 2017, conduite à l’EPHE sous la direction du Prof. François Déroche, était consacrée à la tradition manuscrite du livre de prières Dalâ’il al-Khayrât de Sîdî b. Sulaymân al-Jazûlî au Maghreb du 16e au 19e siècles. Elle est aujourd’hui post-doctorante au Collège de France, au sein du projet ERC-SICLE dirigé par François Déroche, dans le cadre duquel elle s’intéresse aux questions des goûts artistiques de la dynastie saadienne, à l’appui de l’examen des manuscrits de la bibliothèque sultanienne à San Lorenzo de El Escorial.
Répondant : Khalid Zahri, chercheur à la Bibliothèque Royale de Rabat.